Interviews

Les textes qui suivent sont des propos de l’artiste repris à ses catalogues (Cat + année), à des interviews (Int. + année) et à des entretiens qu’il a eus avec la presse (Pres + référence). Ils permettent de mieux situer l’esprit, la logique et la cohérence du travail de Roberto Ollivero. Cette rubrique est complétée par une sélection d’articles parus dans la presse allemande, américaine, autrichienne, belge et française.

Brol à bruit (sculptures sonores)

Ce que peut provoquer le « brol à bruit » chez les gens, c’est le plaisir d’un môme qui shoote dans une boîte à conserve. Est-ce le plaisir de faire du bruit ou de shooter ? Tu cherches le bruit ou tu cherches l’action ? (Int. 1983-1984)

C’est très technique au niveau formel. Il y a une logique du signe. C’est le même travail que pour la sculpture (en résine) ; mais ici c’est abstrait. (Int. 1983-1984).

Tu dois suivre la tôle. Je n’ai pas les moyens de la tordre. Et cependant tu dois faire de la poésie. La tôle c’est froid et il faut trouver le mouvement qui donne la poésie à tout l’ensemble. (Int. 1983-1984)

 

Evénements/ Histoires

Le fait de raconter des histoires en sculpture me permet de réaliser une œuvre qui sort des conventions actuelles présentes dans la sculpture contemporaine. (Int. Non datée)

Mon projet n’est pas de commenter un événement. Mon projet est une idée. (Cat. 1999)

 

Couleur

La couleur (…), c’est l’attaquant de pointe d’une équipe de foot. Celui qui donne des ailes à son équipe. Après le travail de construction, l’attaquant de pointe fait basculer l’équipe dans le génie. (Int. 1983-1984)

 

Esthétique

Ce que je trouve dommage dans l’art, dans le milieu de l’art, c’est que cela devienne esthétique. Dans l’histoire de l’art, tous les personnages qui s’en sortent, ce n’étaient pas des esthètes. (Int. 1983-1984)

 

Images

Mes images appartiennent à la mémoire collective. Il s’agit de substrats culturels qui nous sont communs. Raison pour laquelle mon travail n’est jamais caricatural, même s’il est critique. Il s’agit d’une accumulation d’informations synthétisées dans des images fortes, traitées avec mon langage, un langage qui correspond aux matériaux que j’emploie. (Cat.1999)

 

J’appartiens à une culture « vidéoclip » où l’image se réfère à d’autres images, raison pour laquelle je travaille par association d’images. (Cat 1999)

 

L’accumulation équilibre tout. Notre corps est comme ça. J’élabore une forme. Elle provoque des réactions en chaîne (Int. 1983-1984

Je n’ai aucun dogme au niveau des images de référence. Je revendique profondément ma bâtardise. J’utilise aussi bien des références artistiques, que des références actuelles et populaires. Il n’y a pas de hiérarchie de valeur dans les images que j’utilise. (Cat 1999)

 

Mes images de référence sont des images fondatrices. Et une forme de respect vis-à-vis d’elle, c’est l’humour. (Cat 1999)

 

J’emploie les poncifs que la société a élaborés. Ce que Christo fait par l’emballage : mettre en évidence la structure des choses et faire découvrir ce qu’on n’avait pas vu, je le fais par l’évidence des idées. (Cat 1999)

 

Inspiration

Je n’ai pas de moment d’inspiration. J’ai de la concentration, ce qui n’est pas la même chose. Le chercheur n’a pas d’émoi. Il se donne les conditions de trouver. Je fais de même. Toute autre manière d’aborder l’art m’apparaît malsaine et le flou qui entoure la création prend souvent la forme d’un abus de pouvoir de la culture sur les gens. (Int. 1983-1984)

 

Matière

Ce qui m’ennuie, c’est le poids culturel qu’on accord au marbre ou au bronze. Ce poids culturel, je le refuse. En plus, ça coûte cher. Si j’utilise du papier mâché, si je pars du fil de fer et du béton (si j’emploie du polystyrène et de la résine), c’est parce que ça ne coûte rien.

Dans ce que je fais, il y a une valeur : le travail. La valeur, c’est le travail, pas la matière. (Int. 1983-1984)

 

Mouvement

Si je lève une épaule, je dois la lever à la limite, de façon telle que les os se démettent. Je transforme donc un mouvement naturel (celui qu’on a l’habitude de voir) pour qu’il devienne signe. (Int.83-84)

 

Narration

Ma sculpture est très narrative, à la limite théâtrale. Mon point de départ doit toujours être un concept fort. A l’inverse de beaucoup d’autres, je n’ai pas de problème existentiel pour trouver mon sujet d’expression, il me suffit d’ouvrir un magazine ou d’allumer la télé pour que mes idées me sautent à l’esprit. Je suis perpétuellement en retard par rapport à mes projets de sujets à traiter. (Pres. La Cité du 26/10 au 1/11 1995.)

 

Notoriété

La notoriété, c’est ce que j’ai fait, pas ce que je suis. Je ne sors pas de La Cambre ou de Saint-Luc. Donc je suis vraiment le petit canard noir du milieu, j’arrive avec des trucs hyper-colorés, style Walibi (parc d’attraction), dans un milieu très minimaliste, bon chic bon genre. Des baffes, j’en ai ramassées. Si j’arrête la sculpture, je ne suis pas un homme mort. Je suis capable de m’arrêter demain et ça ne changera pas le monde. (Pres. Traverses, n°152, Février 2000)

 

Sculptures

Il y a les sculptures gâteaux. Celles que je travaille par tranches. Celles où les références s’empilent comme les différentes couches d’un gâteau. Ces sculptures travaillent sur elles-mêmes. Elles ne peuvent se déployer ailleurs. Tout au plus puis-je parfois ajouter une tranche supplémentaire à celles déjà réalisées. (Cat. 1999)

 

Il y a aussi des sculptures que je qualifie de graphiques. Ce type de sculpture doit avoir la simplicité et la force d’une affiche politique. Tout ce que je mettrais en plus viendrait la déforcer (Cat.1999)

 

Il y a des sculptures qui se résument à une phrase, à un texte court. Il y a des sculptures proverbes ou dictons. Et des sculptures qui seraient le livre des images que nous avons dans la mémoire. Mais c’est toujours parce que j’ai une phrase en tête que j’ai un projet de sculpture. La vraie règle, c’est l’idée. (Cat 1999)

 

Sculptures Grands formats / Monuments

Mieux que d’autres, les grands formats permettent de décliner les images que je me fais de la société et de les rendre aussi lisibles et évidentes que possible. Et cette déclinaison qui est aussi un enchaînement, se déploie alors dans l’espace. (Cat 1999).

Articles de presse