Après un ensemble de sculptures en polyester polychrome, Roberto Ollivero s’est lancé un nouveau défi : réaliser des hauts-reliefs. Difficulté supplémentaire car ces œuvres ne sont que partiellement en trois dimensions. Il ne peut creuser la matière qu’à partir du côté face. Et l difficulté s’accroit dès lors que l’artiste, habitué aux grands moyens formats, se lance dans de plus petites œuvres.
Trois séries d’œuvres appartiennent à cet ensemble : la série « américaine », un ensemble d’œuvres murales de petits formats et les « cœurs ».
La série des cœurs (2007) compte 37 sculptures murales en polyester polychrome autour des imageries du cœur et de l’amour. Ici également, cet ensemble s’appuie sur quelques œuvres réalisées antérieurement, notamment en 2001.
Dans un premier temps, l’artiste a dressé un inventaire des expressions : Avoir le cœur léger, Avoir le cœur lourd ou Avoir le cœur gros, L’attrape-cœur, Le joli cœur, etc.).
Ensuite, il a esquissé ses projets de sculptures sous forme de dessins destinés à garder la mémoire de ses idées. Il s’est donné trois contraintes : chaque expression retenue devait prendre la forme d’un cœur (au moins dans sa partie centrale), chaque cœur devait, comme sur les graffiti, être transpercé d’une flèche, le titre devait être intégré à la sculpture.
Pour Ollivero, les expressions populaires sont donc un condensé de l’expérience humaine. Elles sont là pour en rire et en jouer. Pour les déconstruire et les remonter. Pour prolonger et actualiser le savoir collectif qu’elles condensent.
Chacune des sculptures de Roberto Ollivero devient alors une sorte de « haïku » sculpté rassemblant en une image ou en un mixte d’images un concentré de la nature humaine, une sagesse ironique, un rire grimaçant mais vital. Cet ensemble a été montré en plusieurs lieux sous le titre J’veux d’l’amour, titre repris à la chanson de Raymond van ‘t Groenewoud, musique de Robert Charlebois.